27 février 2010
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A une heure de Hat Yai, en Thaïlande, on traverse aisément la frontière qui sépare le pays de son voisin malais. Encore ivres de soleil, d'iles, de mer et de plage, nous restons dans les terres de la péninsule pour une virée urbaine dans la Malaisie de l'Ouest et son petit voisin riche et indépendant, Singapour.
Nous n'avons pas visité les Cameron Highlands... Nous avions peur d'avoir froid ! Et oui, il peut y faire 12 degrés, et Ronan sortait d'un énième rhume et ne tenait pas particulièrement a risquer d'en choper un autre dans ces contrées froides...
Direction Ipoh, première étape, courte, puis Kuala Lumpur (on aime la sonorité de certains noms ici), ou nous restons huit jours, le temps pour nous de faire le plein de gaz carbonique et, pour Amar de se remettre d'une fièvre brusque dont l'origine est demeurée celée dans le secret des affections tropicales.
Petite halte a Melaka, ancienne enclave portugaise, dont le territoire jouit de privilèges spéciaux accordes a la communauté chrétienne des descendants des portugais. On y voit des personnages qui ne dépareraient pas a Lisbonne, et on y mange du poisson a une mode lusitanienne mâtinée de saveurs malaises.
Le pays gère ses communautés de façon indépendante : la charria s'applique aux musulmans, le droit coutumier aux ethnies, c'est assez compliqué. Ici, le foulard se porte bien, mais dans les grandes villes il est très fréquent de croiser des jeunes filles très habillées sortant avec leurs copines d'origine chinoise très court vêtues... Le contraste est saisissant ! Les chrétiens ont plus de succès pour convertir les derniers animistes – panganistes, ces derniers préférant choisir une religion dont ils peuvent éventuellement changer. L'état est musulman tout de même, la religion marquée sur les papiers d'identité, ce qui détermine des droits et devoirs particuliers, et l'on ne peut changer de religion si l'on est musulman.
En plein débat sur le voile en France, ici nous avions l'affaire du nom d'Allah utilisé par un magazine chrétien. Cela a déclenché un tollé dans le "kualalumpureau local", et une vingtaine d'églises ont été attaquées au cocktail molotov. Après quelques semaines de débat et jugements, il a été décidé que les chrétiens n'auront pas le droit de dire Allah pour Dieu, sauf dans les États de l'est – Sarawak et Sabah – ou cela se pratique depuis plus de deux siècles... c'est assez compliqué !
On sent que le pays est assez riche, les routes bien entretenues, des grands malls commerciaux poussant ca et là, lieux de balade très appréciés des habitants le week-end. La cuisine aussi est assez riche, riz saute et nouilles sautées dans une bonne quantité d'huile, régime spécial des malais qui leur donne des rondeurs qu'on remarque tout de suite en venant de Thaïlande.
Nous avons fêté Noël à Singapour, dans une fureur commerciale qui surpassait encore celle de Kuala Lumpur (pourtant déjà notable). Ce n'est pas bien chrétien, mais c'est touchant de voir les locaux s'émerveiller d'une neige artificielle tombant dans le hall d'un grand mall, les gamins se faire photographier sous un grand sapin, sur les genoux du Père Noël, ou les Singapouriens s'asperger avec des bombes à neige le soir du réveillon.
Quatre jours a Singapour, ce n'est pas la peine d'y trainer plus. Quartier chinois, quartier indien, quartier arabe (très sympa), nouveau quartier des "Clark quays", un tour au musée et au zoo, bon voilà... Olgun, une jeune turco-allemande avec qui nous avons déambulé pas mal, avait passe près d'un mois dans la ville, et n'y trouvait rien de plus qu'elle n'avait trouvé les trois premiers jours...
Nous prenons l'avion le 28 décembre 2009 pour Kuching (retour en Malaisie). Mais là s'arrête notre actuelle livraison... La suite au prochain numéro !
Nous allons mettre les bouchées doubles pour rattraper notre retard, mais l'Internet n'est pas souvent de bonne qualité.
On vous embrasse tous très fort
Ronan et Amar
Samarinda (Kalimantan, Indonésie), le 27 février 2010
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