SAN BAYNO (BONJOUR) !
AMORENO (Bonne Année) !
Nous voici à nouveau à Ulaanbaatar après un périple de 14 jours dans le désert du Gobi. Nous ne savons pas si nous aurons à nouveau l'occasion de vivre une expérience aussi forte, ce qui est certain c'est que nous n'oublierons pas les trois dernières semaines, tant à Yarmag, le quartier de Gers entre le centre ville et l'aéroport, que nos arrêts chez des familles mongoles ça et là dans la campagne.
L'hospitalité mongole est extraordinaire ; un peu perdus le premier jour, nous avons avisé une bergerie flanquée de deux gers, avons pénétré sans frapper (comme il se doit) dans une, nous sommes fait offrir le thé salé, puis le thé salé au lait, avons installé nos tapis de sol et nos duvets, nous sommes fait offrir des raviolis à la viande et au gras que les deux jeunes couples des deux gers préparaient par milliers (2000 environ pour chaque famille) en prévision du Nouvel An. Nous avons gouté par la suite les nouilles maison au gras de mouton, le lait de chamelle fermenté, le lait chaud de jument fermenté, la soupe au gras, les raviolis fris, le thé au lait avec des morceaux de moutons et de gros yeux de graisse de mouton, tant de découvertes culinaires que nous promettons de ne pas vous infliger un jour...
Toutes les gers sont organisées selon le même modèle. On entre par la porte au Sud, en se pliant tant elle est petite. La première chose que l'on voit c'est le poële, au milieu, qui fonctionne au charbon-en ville-, au bois -quand il y en a-, ou plus souvent à la bouse de vache séchée -qui ne sent pas-. A droite une femme accroupie ou sur un petit tabouret prépare le thé ou à manger, ou coud un manteau sur le lit de droite, à gauche, un autre lit ou canapé. Au fond un meuble-coffre. Entre ces éléments, à l'entrée à droite, la réserve d'eau, puis un meuble avant le lit ou sont rangées les victuailles et les couverts, un plateau à découper est rangé dans un sac de toile ou coton entre le meuble et le lit. Un plat creux pouvant remplacer le couvercle du poële s'y range aussi, s'il n'est pas, comme souvent déjà sur le poële. Au fond, encadrant le meuble coffre, deux autres meubles quand la famille a les moyens, pour ranger les habits. Tous les meubles sont décorés de motifs géométriques très colorés.
Le soir, il fait bon dans la ger, et puis la nuit la température descend... jusqu'au petit matin où la femme rallume le feu, et là on attend, comme l'homme, que la température remonte avant de sortir du duvet et de prendre le thé salé au lait qu'on nous offre, avant les terrifiants raviolis....
La vie dans la ger est assez animée, chacun vaque à ses occupations, sans être dérangé par les autres. Le petit dernier de la famille vit là avec sa femme et ses enfants et les parents (dont il s'occupera jusqu'à leur mort en échange de l'héritage de tous leurs biens), tandis que les ainés sont invités à partir ailleurs, avec une ger et quelques bêtes. Pas d'intimité dans la ger, tout se fait au su et vu de tout le monde, mais on fait comme si l'on ne voyait ni n'entendait rien... Faites l'amour dans la ger !
Nous avons eu notre dose de froid ici, toutes les gers n'étaient pas habitées, et ces gers pour touristes sont généralement conçues pour l'été, mal isolées, et notre maitrise du feu donnait une température infernale le soir, quasi insupportable, et glaciale le matin (nous avons eu -40 ° C dehors à plusieurs reprises, avec un grand vent, et certainement aux environs de -30 dans la ger le matin...). Toutes nos victuailles ont gelé dur, et le sont restées, car le plancher de notre «mini van» était très froid. Nous avons pris l'habitude du froid, jusqu'à ce que nous chopions la crève... Au retour, nous ne sommes restés qu'une nuit sous la ger à Ulaanbaatar, avant de rejoindre une guesthouse chauffée, pour nous remettre sur pied...
Voici donc une nouvelle livraison de photos commentées, dans un site un peu remanié (un diaporama est maintenant disponible si vous le souhaitez).
Merci de nous dire ce qui va ou ne va pas...
Gros bisous de nous deux,
Prochaine étape Beijing, où nous serons le 7 mars prochain (pas de billet de train avant jeudi : Nous sommes condamnés au froid encore quelques jours !)
Ronan et Amar
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